mardi 24 janvier 2017

Le rap est-il l’avenir de la chanson française ?



Maitre Gims, Black M, Jul, Soprano… Depuis quelques années, ces artistes squattent les premières places des meilleures ventes d’albums, et surtout, les tops des titres les plus écoutés. Aujourd’hui, ils sont même devenus des leaders auprès des jeunes. Comment un style musical urbain est devenu la référence dans un marché en crise ?

Bien sûr, le rap n’est pas nouveau et les chefs de file français des années 90 ont aussi obtenus de beaux succès avec des groupes comme IAM, NTM, ou des artistes tels que Doc Gyneco, Somy Bugsy, Passi ou MC Solaar. La vraie différence avec les rappeurs d’aujourd’hui? Ceux des années 90 avaient moins de succès dans les bacs (et encore…) mais (surtout) plus de reconnaissance auprès des médias et des critiques. En 2017, IAM, NTM et MC Solaar sont, ainsi, devenues des légendes de la culture rap / hip hop. En sera t-il de même en 2030 pour Maitres Gims et Jul ? La question mérite d’être posée…

Les rappeurs d’aujourd’hui ne sont plus aussi « hardcore » que leurs aïeuls : leurs textes sont positifs, leur musique est faite pour danser et calibrées pour NRJ (là où les « anciens » étaient réservés aux radios plus urbaines). Récompense ultime : ils sont même parodiés (celle du Palmashow sur Maitre Gims est une réussite et un vrai succès sur youtube). Revers de la médaille les critiques s’acharnent sur eux.

Où est la chanson française ?


Les chanteurs de variété française (dans son sens le plus global) sont, aujourd’hui, placés derrière les rappeurs : M. Pokora, C. Maé, Vianney, bien qu’étant d’excellents vendeurs, sont moins écoutés sur les plateformes de streaming. Les jeunes (principales cibles des maisons de disques) écoutent donc plus Jul que Vianney. Là où dans les années 90, Patrick Bruel était beaucoup plus écouté que NTM… La tendance s’est inversée. Heureusement, les artistes de variété "grand public" écoulent toujours autant d'albums (Renaud, Céline Dion, ...).

La réponse à toutes ces questions est, certainement, que ces nouveaux rappeurs ont enfin un vrai temps de parole dans les médias grands publics : Black M chez Hanouna, Soprano au sein de la troupe des Enfoirés, par exemple. Leurs chansons pourraient être chantées par un chanteur de variété (Renaud Rebllaud, compositeur de nombreux tubes des rappeurs de la Section d’Assaut, est aussi crédité chez Kendji ou Indila) et leurs textes sans violence touchent un plus grand public. Nous sommes bien loin de la voix et des textes de Joeystarr. 

Alors, peuvent-ils vraiment être considérés comme des rappeurs ? 

Ils apportent un côté plus urbain à la chanson française avec un style et un phrasé (un flow) typique mais les rappeurs plus « violents » comme Booba, Rohff restent les vrais rappeurs de la musique en France et restent encore cloisonnés dans leur style et les médias urbains. 

La tournée de « L’âge d’or du Rap » et les retours annoncés de IAM, NTM dans les mois prochains (et celui toujours espéré de MC Solaar) devraient apporter des réponses à ce débat : des rappeurs au style plus urbain avec des textes plus matures et reconnus par les critiques et le grand public ! 

vendredi 13 janvier 2017

Mariah Carey : est-ce la fin de la diva ?



Voilà près de 30 ans que la chanteuse Américaine enchante nos oreilles et bat tous les records de vente. « Emotion », « Vision Of Love », « Hero », « One Sweet Day », « Fantasy », « All I Want For Christmas », « My All », « Heartbreaker », « We Belong Together »… La liste de ses tubes est impressionnante… Sa carrière est jalonnée de succès et de titres numéro 1 dans le monde entier.

Pourtant, depuis quelques années, la Diva est plus coutumière des tabloïds (divorce, relation avec son danseur, robes aux décolletés vertigineux, photos dans sa baignoire) que les hauteurs des Charts. Pire, depuis quelques semaines, l’interprète de « I Believe » est la star de sa propre émission de télé-réalité et sa prestation catastrophique lors du jour de l’an ne restera pas parmi ses meilleures performances…

Comment expliquer une telle chute pour l’une des plus grandes voix de l’histoire de la musique ? 


Dans les années 90, Mariah Carey était intouchable. Elle était la plus grande voix de la pop, une artiste complète reconnue également pour ses talents d’auteur-compositeur. Quand les critiques reprochaient à Mariah de ne savoir faire que des ballades (mais quelles ballades !), l’artiste dégainait « Fantasy ». Les médias la disait en concurrence avec Whitney Houston : elles réalisent un duo pour « Le Price d’Egypte » (« When You Believe »). Elle collectionnait les numéro 1 et battait les records de longévité dans les tops US (et mondiaux !).

Comment expliquer, alors, un tel revirement ? Déjà, l’artiste a voulu se défaire de son image de chanteuse de ballade et a multiplié les titres plus urbains. Son style vestimentaire aussi a changé. Finies les robes « glamours ». Pour faire face à la concurrence des nouvelles chanteuse sexy (Britney Spears, Christina Aguilera, …), Mariah sort ses atouts pour rivaliser : il est aujourd’hui difficile d’imaginer des photos de l’interprète de « Butterfly » sans un décolleté plongeant laissant découvrir sa plastique de rêve. En avait-elle besoin ? Mariah Carey était une diva. Aujourd’hui, elle est devenue une caricature d’une diva. Une caricature d’elle-même…

Pour retrouver les hauteurs des Charts (et sans parler de « All I Want For Christmas » qui cartonne chaque fin d’année), Mariah Carey doit retourner à l’essentiel : ses chansons et sa voix. Les gens l’aiment pour ça. Le public veut retrouver l’émotion de ses paroles et de ses envolées de « Hero ». Dans quelques jours, l’artiste sera, de retour, sur scène pour une tournée en compagnie d’un autre très grand artiste: Lionel Richie. De quoi préparer son grand et vrai retour ? Mariah Carey ne peut être finie : elle est la plus grande voix de l’histoire de la pop music. 

jeudi 5 janvier 2017

Entretien avec Mathieu Johann




Alors que TF1 programme, ce samedi soir, une émission hommage à Grégory Lemarchal, Mathieu Johann, ancien « camarade » et surtout ami de l’interprète de « Ecris l’histoire », nous a accordé quelques minutes de son temps afin de répondre à nos questions.

Samedi, vous serez réunis avec les anciens de la « Star Academy » pour rendre un hommage à Grégory Lemarchal, près de 10 ans après sa disparition. Comment se sont passées les retrouvailles? Que pouvez vous nous dire sur cette émission ?


Les retrouvailles sont toujours douces et tendres. Mais à chaque fois avec un goût amer : notre saison n'aura plus jamais le même parfum, la même saveur. Grégory n'est plus là. Malgré cela, il parvient, dix ans après sa disparition, à nous réunir tous. Aujourd'hui chacun trace son chemin : une à Nice, l'autre au Pays Basque, une à Toulouse, moi dans la Manche... On est toujours très excités de se revoir et de passer un moment ensemble. On est très flattés d'être invités. Nous reprendrons l'hymne, en version symphonique, gros succès en 2004 : « Laissez-moi danser ».

Quel est votre meilleur souvenir avec Grégory ?


Tout ce qu'il était est un bon souvenir. Mais le demi-finale partagée avec lui restera gravée à jamais. Un prime fatal pour moi, mais tellement positif : j'étais heureux qu'il accède à la finale, heureux qu'il gagne l'aventure. Il était humble, il était pourtant le meilleur... Largement le meilleur. On s'est quittés médiatiquement ce soir là, lui en chantant un titre de son idole Céline Dion, moi en interprétant « La Valse à Mille Temps ».

Comment expliquer l’empreinte qu’a encore Grégory sur les Français ?


Son histoire était singulière. Il a touché le cœur des français en chantant. On l'appelait le nouveau Balavoine. Les médias ont beaucoup relayé son parcours, son combat contre la maladie... Parfois jusqu'à en douter. Jusqu'au jour où l'issue a été fatale pour lui. Les français sont attachés aux artistes comme Grégory. Ils l'aimaient et l'aiment profondément. Ca durera... Ce mec est immortel dans nos têtes et dans nos cœurs…

"On se bat pour que cette maladie recule et que l'espoir grandisse"

Quelle est votre réaction face à ceux qui critiquent l’émission en déclarant que ses parents devraient le « laisser tranquille » ?


Franchement ? Je n'ai pas de temps à perdre avec ces gens.... Et les parents non plus. Et sa famille non plus. Et personne d'ailleurs. Je lis beaucoup de critiques positives. Les autres, je ne m'en occupe pas. Je ne souhaite à personne de se retrouver avec un enfant auquel on diagnostique la muco. Tout n'est que question de posture, de place : imaginez que ça leur arrive... On se bat pour que cette maladie recule et que l'espoir grandisse. On va à l’essentiel.

Parlons un peu de votre carrière. Vous avez sortis deux albums avec pour chacun une petite polémique. Le premier sur les (excellents) scores de vente dans votre ville de St-Lô, le second pour sa pochette où vous apparaissez « enceinte ». Comment avez vous vécu ces 2 moments ?


Tout est sujet à polémique, particulièrement depuis que les réseaux sociaux ont pris une place prédominante dans les médias. Le mec sur les chiottes, il a son portable en main, et plutôt que de lire une BD il donne son avis sur tout. Il insulte sous le couvert de l'anonymat. Il pense que rien n'est grave. Quand tu as ces gens en face de toi, le ton n'est plus le même. Je ne m'occupe pas des polémiques, elles arrivent aussi vite qu'elles s’oublient.

Sur le premier opus, « Le bonheur ça fait mal », figurait une très jolie chanson « La plus belle fille du monde », qui aurait dû être plus utilisée afin de promouvoir cet album. Parlez nous un peu de ce titre et de sa création.


C'est une chipée à un mec hyper talentueux qui s'appelle Hugo Renard. J'avais découvert cette chanson sur un mini EP d'Hugo, j'étais alors disquaire. C'est une des plus belles chansons d'amour qui existe... Elle aurait dû être diffusée mais les radios n'en voulaient pas. Nicolas Peyrac me dit souvent que c'est une putain de belle chanson. Suis d'accord. Mais si personne ne l'entend, c'est ben dommage !

Il y a quelques semaines, vous avez annoncé votre retour à la musique avec un nouveau titre intitulé « Parle moi d’amour ». Que pouvez vous nous dire sur ce nouvel opus (inspirations, collaborations, sortie, …) ?


Je n'ai rien annoncé vraiment. J'ai envoyé un titre sur Facebook pour voir les réactions. J'ai retrouvé Matthieu Horla, un jeune mec hyper talentueux, et on a décidé de faire de la musique ensemble. Mais tout est compliqué pour la promotion de chansons... Il y a du monde et peu de place. Je crois préférer défendre les autres les autres plutôt que moi. C'est plus facile d'ailleurs !

Chanteur, gérant d’entreprises, conseiller municipal, porte-parole de l’association « La voix de l’enfant », manager de Nicolas Peyrac, compositeur pour d’autres artistes (Annie Cordy, Marie Myriam), père de famille. C’est quoi votre secret pour être sur tous les fronts ?


Je suis un boulimique de travail. Je ne suis plus adjoint au Maire : je suis tombé sur une caricature du politique. J'ai claqué la porte. Mais je suis élu au Conseil Départemental de la Manche. Je travaille sur l'enfance, la culture... Ca me passionne. Et j'ai l'impression, parfois, d'être un OVNI dans le milieu politique. Je me sens citoyen engagé, pour mon territoire, plus que politicien. Je ne manage plus Nicolas même si je garde beaucoup d'affection pour lui : j'ai produit un bel album pour lui, avec des invités prestigieux. Un régal ! Je collabore aujourd'hui avec Nilda Fernandez, Marie Myriam, quelques talents de The Voice... Le boulot ne me fait pas peur. Tant qu'il me reste du temps pour raconter des histoires à mes deux garçons, le soir... Je continue à tenir le rythme !


Pour plus d’informations sur l’Association Grégory Lemarchal, rendez-vous sur le site officiel www.association-gregorylemarchal.org

Merci à Mathieu pour sa confiance qu’il nous a accordée.